Une Vie A Poudlard
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 Quand Skakespeare joue les entremetteurs... (PV Emma)

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Isaac Jackson
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Isaac Jackson


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MessageSujet: Quand Skakespeare joue les entremetteurs... (PV Emma)   Quand Skakespeare joue les entremetteurs... (PV Emma) Icon_minitimeDim 20 Jan - 11:40

Telle la plus vénérée des impératrices, la plus radieuse des souveraines et la plus adulée de toutes les reines, la lune délicate aux reflets d’argents débutait sa digne ascension parmi les cieux. A présent, le soleil ne représentait qu’une simple lueur dissimulée au-delà des montagnes qui encerclaient Poudlard alors que la princesse de la nuit prenait la relève de l’Astre flamboyant. Les étoiles, fidèles sujets, siégeaient déjà, elles aussi, dans le ciel assombri. Le traditionnel vent de Mars semblait s’être évanouit le temps d’une soirée, rendant aux arbres de la Forêt Interdite leur immobilité inquiétante. Le jour fuyant emportait avec lui bruits et agitations qui étaient monnaie courante à Poudlard pour ne laisser à la nuit qu’un calme olympien et un silence pesant par son horrible bruit imperceptible sur lesquels elle régnait en maîtresse absolue. Avec une sensualité discrète, les ombres nocturnes s’emparaient du château qui sombrait peu à peu dans les ténèbres les plus obscures. Dans les couloirs de l’école, les torches murales étaient à présent flamboyantes et dissipaient les voiles de la nuit. Tous les élèves s’apprêtaient à se laisser aller à l’appel envoûtant de Morphée alors que les plus téméraires devaient sans doute encore bavarder au coin de feu rassurant de leur salle commune.

-Hé, où tu t’enfuis comme ça Zac’ ? Demanda Connor, un jeune Serdaigle au ton inquisiteur.

-Sa t’ennuie si je garde un peu d’intimité Connor ? Va coucher au lieux de pomper mon devoir pour Ombrage !


S’exclama joyeusement le jeune Isaac Jackson qui quittait la salle commune des Serdaigle en catimini, comme il en avait la fâcheuse habitude. Le jeune homme avait bien du mal à tenir en place, au même endroit durant une période excédant les dix minutes. Le soir était la période qu’Isaac aimait le moins dans une journée. Ces ténèbres qui dissimulaient à nos yeux gourmands les merveilles que nous offraient la lumière, le jour durant, le déprimaient. Penser qu’en ces instants, Isaac achevait une nouvelle journée de sa vie l’attristait, d’autant plus lorsque que la dite journée fut loin d’être exceptionnelle. Souvent, le jeune homme passait des heures entières à se retourner dans son lit, espérant être enfin terrassé par le sommeil et la fatigue espérant, avec une foi inébranlable, voir bientôt revenir le matin accompagné de sa douce rosée et des frêles rayons d’un soleil salvateur.

Par ailleurs, Zac’ était un garçon drôle, énergique et très entouré. Il ne lui était pas possible de faire le moindre pas dans l’école, seul, sans se retrouver avec quelqu’un sur les talons. Loin de lui l’idée que ses amis l’importunaient bien-sur. Isaac admirait les élèves qui restaient inlassablement seuls, jours après jours. La solitude avait, selon lui, un goût trop amer lorsqu’elle était consommée en fortes doses. Néanmoins, à raison d’une soirée de temps à autres, elle avait des vertus incroyablement reposantes pour l’esprit du jeune érudit. Nombreuses furent les escapades nocturnes de Zac’ au cours de ses sept années d’études à Poudlard. Bravant chaque fois préfets et professeurs. Prenant des risques inconsidérés pour seulement apercevoir le ciel étoilé une ultime fois… Ce soir là, il se préparait à une nouvelle échappée pour vivre quelques instants de solitude bien mérités. Armé de sa seul baguette magique, il tenait fermement un vieux livre usé dans l’une de ses mains lorsqu’il quitta la salle commune.

Il s’engouffra alors dans les longs corridors sombres et calmes. Pas un bruit ne venait perturber le silence qui régnait. En petites foulées, à pas de loup. Isaac savait très bien où il devait se rendre ce soir là. Au septième étage, dans une salle surnommée « La Salle Sur Demande ». Il avait apprit l’existence de cette pièce fabuleuse lors de sa deuxième année. Depuis, il l’utilisait assidûment, notamment avec ses amis membres de l’AD. Toutefois, cette nuit là, il n’était en aucun cas question d’entraînement à la défense contre les forces du mal… Zac’ disparut derrière une tapisserie qui masquait une volée d’escalier qu’il escalada quatre à quatre et reprit sa course dans un nouveau couloir. Soudain, il s’arrêta net, le cœur battant la chamade, ses moindres sens à l’affût. Il venait d’entendre un bruit… Tel le gibier pourchassé par le chasseur impitoyable, Zac’ plaqua son corps le long du mur en espérant que le manteau de la nuit suffirait à dissimuler sa présence. Ses yeux furetèrent la bout du couloir et… il semblait qu’une jeune femme se tenait au bout du couloir. Sans nul doute une préfète pensa t-il. En essayant de faire le moins de bruit possible, il longea le couloir silencieusement et atteignit enfin la Salle sur Demande.

Il poussa la porte qui s’ouvrit dans un grincement et rentra dans une pièce qui lui était familière. La salle était très vaste. Le sol de marbre noir étincelait sous les éclats de la lune qui pénétrait dans la pièce au travers des immenses fenêtres qui offrait une vue imprenable sur le domaine. Les torches murale fournissaient le seul éclairage vacillant de la pièce. Dans un coin se trouvait aussi une gigantesque cheminée dans laquelle un feu généreux crépitait avidement. Malgré la vacuité de l’endroit, la pièce était chaude et accueillante. Isaac prit quelques secondes pour reprendre son souffle et sa respiration. Il admira de brèves secondes le Lac avant d’enlever sa robe de sorcier qui lui tenait chaud. Il desserra sa cravate et alla s’asseoir dans un fauteuil d’apparence confortable qui siégeait devant la cheminée.

Zac’ posa alors sa baguette magique qui l’encombrait et prit le vieux livre qu’il avait emporté. Ce livre était un ouvrage on ne peut plus chère au cœur du jeune Serdaigle qui connaissait presque par cœur chacune des paroles prononcées par les personnages déchirants qu’il affectionnait. Ce livre lui avait été offert par sa mère, lorsque celle-ci se fut débarrassé de sa baguette. C’était donc un ouvrage moldu que bien peu d’élève de Poudlard connaissaient. Délicatement, il l’ouvrit et en entama la lecture. Lentement, les pages se tournaient à mesure de la naissance du fol amour de Juliette et de son Roméo. Cependant, arrivé à son passage favori, il ne put se priver du plaisir de prononcer lui-même les mots de Shakespeare.


Elle parle,
Oh ! Parle encore Archange de Lumière.
Tu éclaires la nuit au-dessus de ma tête,
Comme un messager ailé, envoyé par le ciel, éblouit
Les yeux écarquillés des mortels
Qui renversent la tête pour mieux le contempler,
Quand il navigue sur les airs et chevauche
Les nuages gonflés qui passent nonchalants.


Sa voix caverneuse raisonnait dans la pièce alors qu’un délicat sourire ornait son visage satisfait. Enfin, il avait l’impression de se détendre. Le jeune homme prenait son temps pour parler, comme pour savourer chacun des mots qu’il prononçait. Ensuite, il s’éclaircit la gorge et prit une voix plus douce et mélodieuse pour poursuivre son dialogue.


Ô Roméo, Roméo, pourquoi es tu Roméo ?…


Isaac n’alla pas plus loin. Il sentait que dans son dos, deux yeux curieux l’observaient. Ne pouvait-il donc pas se laisser aller à quelques expressions artistiques seul, sans que personne ne l’interrompe ? Le rouge aux joues, il ne se retourna pas de peur de faire face à celle qui l’observait…


Dernière édition par le Mar 22 Jan - 11:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand Skakespeare joue les entremetteurs... (PV Emma)   Quand Skakespeare joue les entremetteurs... (PV Emma) Icon_minitimeLun 21 Jan - 3:02



Le visage serein, les paupières baissées, un fin sourire figé. Le seul soulèvement constant de son buste, indiquait que cette forme inerte, n’était pas qu’une pâle représentation d’un être dont le corps et l’âme se seraient détachés, un corps privé à tout jamais de vie, le dernier souffle laissé échapper sans que personne n’ai eu l’audace de le retenir. Sa main balaya instinctivement une mèche de cheveux qui avait glissée sur son visage. Un profond soupir s’en suivit, toujours à milles lieues de la réalité, bien lovée dans les bras de l’humble Morphée, Emma laissait vaguer ses pensées dans les méandres du non conscient. L’état de veille dans lequel elle était plongée, automatique et incontrôlable, communément appelé « rêve » ne laissait entrevoir aucune expression sur son visage, seulement un mince sourire doux et paisible.

Seule dans le grand dortoir réservé aux filles, Emma était allongée sur son lit, en position fœtus tel un nourrisson bien au chaud dans les bras de sa mère. Il n’y avait pas âme qui vive en ce lieu à part elle. Tous avaient désertés spontanément la laissant au calme, en proie au sommeil. Sommeil tant attendu et mérité qu’il ne pouvait se décrire qu’avec des mots tel que fruit et périlleux labeur. Les autres Poufsouffles avaient comprit sans avoir la peine de poser, futiles questions, que la jeune préfète avait un besoin vital de repos. Le rythme de travail, les longues soirées de travail et révisions ajouté aux longues rondes nocturnes, que son rôle de préfet lui incombait d’effectuer avaient contribué à son épuisement. Elle s’était déjà promit des millions de fois de s’avancer dans ses devoirs et de ne pas attendre le dernier moment, mais non la flemme prenait toujours le dessus, tel une maladie incurable aux atroces répercutions sociales. Plusieurs fois elle s’était retrouvée seule dans la salle commune éclairée d’une simple lampe à pétrole, luttant contre des paupières lourdes qui n’avaient qu’une seule envie, s’abaisser et ne plus jamais se relever. La main parcourant à toute vitesse le parchemin qui devait être le support d’une longue réflexion détaillée, et qui devait se retrouvé dans les mains d’un professeur le lendemain matin même.

Ce soir là, une nouvelle ronde dans les couloirs du château avait été programmée. Elle et Quentin devrais comme a leur habitude arpenter les longs couloirs à l’affut du moindre élève en faute. Chose qui n’arrivait que rarement à dire vrai, et lorsque aux détours d’un corridor une ombre ce faisait entrevoir, la situation se réglait sans encombres, l’élève fautif, avide d’aventure qui s’était échappé de sa salle commune malgré le couvre feux dépassé, s’en retournait vers son lit douillé avec un simple avertissement et une mine maussade signifiant que son escapade ne s’était pas déroulée comme prévu. Emma n’avais pas l’habitude ni l’envie de retirer des points au premier venu, tout le contraire des deux préfets de serpentards d’ailleurs, et c’était peut être pour cela que les verts et argents étaient en tête du classement des quatre maisons avec une longueur d’avance subjuguant.

Le moment fatidique arrivait à grand pas. Encore quelques minutes de sommeil et l’heure de rejoindre Quentin allait sonner… Et grincement se fit entendre, Amy avait passé sa tête dans l’entrebâille de la porte. La jeune fille s’approcha du lit de sa meilleure amie et la réveilla en douceur. Emma ouvrit les yeux et une fine grimace se dessina sur son visage « Pourquoi !!!! J’veux dormir !!!! ».

-Quentin t’attend en bas, tu ferais mieux de te dépêcher, et…essai d’effacer cette trace d’oreiller sur ta joue…

Amy avais l’humour a tout épreuve, et même si Emma n’était pas du genre à être de mauvais poil en sortant du lit, elle ne se força pas à répondre poliment d’un sourire affectueux et se contenta juste de la remercier de l’avoir réveillée.

Le couvre feux, n’allait pas tarder à arrivé, la plupart des poufsouffles étaient revenus a leur salle commune et discutaient bruyamment de part et d’autre. Quentin le sourire rayonnant en la voyant l’attendait près de l’entrée. Elle redoutait ce tête à tête avec lui priant le ciel qu’il ne lui parle pas de sa relation avec Ron. Marchant silencieusement jusqu'à ce qu’ils arrivent au deuxième étage, ils se séparèrent pour finir au plus vite l’inspection des lieux. Se rappelant qu’elle avait oubliée un bouquin dans la salle de l’AD elle se dirigea vers le septième étage. Tout était sombre et silencieux, des courant d’air par moment se faisaient ressentir ce qui achevait de mettre la préfète mal à l’aise, ses rondes étaient de loin une partit de plaisir, pas totalement froussarde mais pas non plus dès plus hardi, Emma sortit sa baguette comme si le simple fait de la tenir ferment dans sa main lui donnait plus d’assurance. Elle sursauta deux ou trois fois pour pas grand-chose avant d’arriver enfin devant la salle sur demande. Et…stupéfaction..une porte était déjà dessinée sur le mur.. Normalement nu jusqu'à avoir procédé au rituel de passer plusieurs fois devant en pensant à une salle répondant a tous nos désirs, la salle était cette fois ci bien visible et occupée qui plus est. La jeune fille s’approcha de la porte entrouverte et écouta silencieusement, un mélange de curiosité et d’inquiétude se formait en elle. Une voix grave se faisait entendre, fronçant les sourcils le discours qui lui parvenait ne lui était pas inconnu..Bien au contraire. Sans réfléchir Emma entra discrètement et récita de tête les vers qui lui venait a l’esprit sans se soucier de ce qu’allait penser le jeune homme qui se trouvait là, non loin d’elle a qui elle venait de rompre l’intimité.

-Renie ton père et abdique ton nom ;
Ou, si tu ne le veux pas, jure de m’aimer,
Et je ne serais plus Capulet.


Au fur et à mesure, Emma se rappelait de la plus connu des scènes d’amour qui existe…Romeo écoutant sa Juliette..La scène du balcon sa préférée..

-Ton nom seul est mon ennemi.
Tu n’es pas un Montague, tu es toi-même.
Qu’est ce qu’un Montague ?
Ce n’est ni une main, ni un pied, ni un bras
Ni un visage, ni rien qui fasse partie d’un homme…
Oh sois quelques autres nom ! ..


Revenant au moment présent, souriant au jeune homme à qui elle faisait maintenant face elle reprit sur un ton moins soutenu.

-Shakespeare se serait’ il réincarné en ces lieu ?

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MessageSujet: Re: Quand Skakespeare joue les entremetteurs... (PV Emma)   Quand Skakespeare joue les entremetteurs... (PV Emma) Icon_minitimeMar 22 Jan - 12:40

Quelle curieuse sensation envahissait Zac’ dans un tel instant. Seul, fardé dans les ténèbres que seul l’éclat fragile d’une flamme vacillante venait instruire. Plongé dans une lecture plaisante et attentive. Il sentait la chaleur du feu ronflant venir lui caresser le visage avec la tendresse d’une mère aimante qui, dans un geste délicat, réconforterait son enfant… A Poudlard, les journées n’eurent de cesse de se montrer rudes et éprouvantes. Depuis sa première année, Isaac se souvenait que le rythme à fournir était soutenu pour quiconque souhaitait sortir de l’école sous les honneurs. Et, malgré les futiles apparences, le jeune homme était résolu à être l’un de ces élèves fiers et diplômés. Ses aspirations étaient ambitieuses et l’apprenti sorcier nourrissait de grands desseins pour son avenir. Ses désirs le poussaient donc, inéluctablement, à s’investir et donner le meilleur de lui-même. Les résultats étaient là, Isaac avait toujours était récompensé de son travail, toutefois, il estimait juste de pouvoir s’accorder quelques soirées de repos…

Evidement, la justice est une valeur relative à chacun d’entre nous. Ce qui paraissait équitable pour Zac’ ne l’était certainement pour d’autres. Rusard par exemple. Les échappées du jeune Serdaigle, délicieuses récompenses après un dur labeur, ne ravissaient pas le concierge hargneux de l’école qui arpentait les couloirs à la recherche des « délinquants », sa respiration sifflante rompant le silence nocturne. Mais peu importait pour Isaac, il savait pertinemment comment se débarrasser de Rusard, pour preuve, depuis toutes ces années, jamais encore Isaac ne s’était fait prendre par qui que se soit. Il avait toujours réussi à échapper aux rondeS préfectorales, à Miss Teigne ainsi qu’à son maître décharné et même Ombrage et sa Brigade Inquisitoriale ne l’effrayait plus. Il fallait plus qu’un bout de guimauve sur patte pour faire frémir le jeune rebelle qui vagabondait dans le château quand bon lui semblait.

Les introspections d’Isaac le conduisaient fréquemment au-delà des murs épais du château. Il aimait s’aventurer dans le parc ou près du Lac lorsque seuls les rayons argentés de la lune blafarde venaient éclaircir son visage. Dérobé aux yeux de tous, il se sentait libre et invincible. Toutefois, durant les longs mois d’hiver, la rudesse du froid l’obligeait à trouver un nouvel endroit dans lequel se réfugier, un havre de paix dans lequel il pouvait à sa guise se détendre et ne pensait plus à rien qu’à lui-même. Ce sanctuaire, il l’avait trouvé au septième étage dans la Salle sur Demande. Cette pièce qui, depuis toujours, c’était toujours révélée absolument parfaite. A chacune de ses visites, Isaac retrouvait toujours cette immense pièce vacante chauffer par un feu ardent qui crépitait joyeusement. De temps à autres, une table apparaissait si le besoin s’en faisait sentir. Il n’était pas rare qu’un pichet de jus de citrouille sorte de nulle-part lorsque Zac’ était assoiffé… Toutefois, l’apprenti sorcier était loin de se douter que l’un de ses plus grands secrets venait d’être percé tandis que deux yeux curieux l’observaient, tapis dans l’ombre…

Debout, face à l’âtre déchaîné, les yeux d’un bleu particulièrement intense d’Isaac se perdaient vers l’horizon, fixant le lointain à la recherche du plus fantastique des trésors. Sa main fébrile tenait toujours le précieux ouvrage qu’il chérissait tant. Un exemplaire particulièrement ancien de Roméo et Juliette, une œuvre de William Shakespeare, un auteur que les moldus britanniques admiraient. La bouche brûlante du jeune homme déclamait avec une vive passion, plus ardente encore que le Soleil lui-même, les doux mots galants qu’échangeaient depuis des siècles les amoureux maudits au sein de ces pages noircies. Isaac ignorait pourquoi il s’obstinait encore à prendre avec lui cet ouvrage miteux alors qu’il en connaissait chacun des mots depuis des années. Sans doute que le contact avec le papier poussiéreux avait pour lui des vertus apaisantes… Alors que sa voix caverneuse brisait le silence pour venir frapper les murs des chaudes déclaration de Roméo, une nouvelle voix vint se mêler à la sienne.
Ce nouveau son vint, si violemment frapper les oreilles d’Isaac, qu’il en sursauta brusquement, ne s’étant attendu à pareille surprise. Cette voix était plus aiguë, plus suave et mille fois plus harmonieuse que le chant du rossignol. Cet écho venait bercer l’esprit d’Isaac autant que l’aurait fait le chant d’une sirène. Pour la première fois de son existence, Zac’ s’apercevait de la détresse des mots de la vierge Capulet qui venait de prendre corps et âme dans cette pièce prêt de lui. Jamais encore il n’avait entendu si belles paroles. A côté de cette clameur envoûtante, le chant du phénix serait apparut comme un plainte affreuse et déchirante. Anesthésié par un chant formidable, Isaac ne bougeait plus. Son regard pétillant s’était rivé dans les flammes. Il n’osait se retourner de peur de s’apercevoir que tout ceci n’était qu’un rêve. Les simples paroles qui lui étaient parvenues suffirent à le mettre dans un transe insondable, encore jamais explorée. Pourtant, il savait qu’il ne rêvait guère. Il avait sentit un regard l’observait, il entendait à présent ce son divin, qui était donc la muse qui se jouait aussi délicieusement de l’intimité du Serdaigle ?

La jeune femme continuait de réciter les vers de Shakespeare. Après une courte pause, elle fit silence. Seul les craquements de la bûche consumée brisaient le silence. D’un ton plus léger, la voix reprit sur un ton amusé. L’inconnue questionna Isaac qui n’osait toujours pas faire face à cette nymphe, dont la voix ravit et réchauffa le cœur froid du jeune homme. Son cœur cogné avec une fougue enragée dans sa poitrine, devenue douloureuse. Les joues du jeune homme s’empourpraient visiblement. Il espérait que la jeune demoiselle prendrait ces couleurs comme les reflets des flammes rougeoyantes sur le teint halé d’Isaac. En réalité, son visage rubicond était dut à un mélange de stupide honte de s’être ainsi fait surprendre tandis qu’il sentait aussi une certaine excitation. Enfin, Isaac se retourna et fit face à la jeune femme, un délicat sourire accroché à ses lèvres gourmandes :


-Heu… Shakespeare je ne crois pas. A vrai dire, je m’identifierais plus à Roméo, j’ai plus le profil.


Dit-il la voix faible, secoué de tremblements. Il n’apercevait pas le visage de la demoiselle à qui il venait de répondre, la clarté des torches n’éclairait pas assez son visage. Il s’agissait là d’une parfaite inconnue, dissimulé à ses yeux, pourtant, il sentait quelque chose venir en lui, quelque chose que ni lui, ni même Shakespeare n’aurait put expliquer. Isaac tenta de reprendre contenance et reprit d’une voix plus assurée.


-Mais dîtes moi, Juliette, que faites-vous ici ? N’est-il pas interdit de se promener dans les couloirs à la nuit tombée ?
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