Petit déjeuner

7:00, dans le dortoir des filles de Serdaigle, le silence est complet. Enfin, presque ! De derrière les teintures d'un lit monte le bruit de quelqu'un qui vient de se réveiller. Et bientôt, les rideaux s'ouvrent sur les cheveux emmêlés, le visage fatigué et les yeux violets d'une jeune fille. Athénaïs vient de se réveiller. Elle reste quelques minutes assise sur le bord de son lit à jeter des regards embrumés sur les autres lits. La jeune fille est apparemment la seule réveillée, elle se lève et marche silencieusement jusqu'à la fenêtre. Elle colle son front contre la vitre froide et regarde dehors. La nuit est toujours là mais on entend la pluie qui résonne en tombant sur les dalles. Elle se dirige nonchalamment vers la salle de bain après avoir pris quelque vêtement dans son armoire. Après être sorti d'une longue douche brulante, elle enfile un pantalon noir et une tunique violette qui s'accorde parfaitement à ses yeux. Elle se regarde dans la glace et coiffe soigneusement ses longs cheveux brun. Elle les laisse libre sauf quelques mèches devant qu'elle tresse. Elle sort enfin de la petite pièce et en veillant à ne pas réveiller ses camarades descend dans la salle commune.

En bas, elle récupère son sac qu'elle avait oubliée la veille sous une table et se glisse dans l'ouverture que masque le tableau des Serdaigle. Dans les couloirs, elle croise deux ou trois personnes, tous avec une tête de "laissez-moi-me-recoucher" à qui elle adresse un salut timide. Lorsqu'elle passe devant la grande horloge, elle jette un coup d'oueil aux aiguilles.

*7:45, c'est bon, y'aura pas trop de monde.*

Et en effet, lorsqu'elle arrive dans la grande salle, celle-ci est presque vide. A un bout de la longue table des Serdaigle, trois deuxième année sont assis et ne lui accordent pas un regard. Elle va s'assoir à la place la plus éloignée d'eux et sort de son sac un livre relié de cuir au nom barbare de "Traité sur les sortilèges curatifs par Rinewe Alberphot". Le jeune fille appuie son livre ouvert à la première page contre une carafe de jus de citrouille. Elle se plonge dans la lecture et boit a petite gorgée un thé au citron. Complètement absorbé parce qu'elle lit, elle ne voit la petite boule grise qui vient d'arriver que lorsque celle-ci lui saute sur les genoux.

-Salut Larme ! Comment tu vas toi ?

Elle dépose un petit baiser sur le museau du chat gris que ses parents lui ont offert pour son anniversaire. Cette année, Larme est son seul confident. Sue n'étant pas revenue a Poudlard, elle s'est retrouvée toute seule. Elle n'avait jamais pris la peine de faire d'autre connaissance puisqu'elle avait Sue. et maintenant, elle est toute seule.

-Bah alors, t'était où cette nuit ? Tu sais que j'étais inquiète pour toi ! J'ai entendu des dingues parler de dissection sur animaux vivant. Enfin bon, t'es là, c'est le principal !

Elle pose son petit chat sur ses genoux et tout le caressant machinalement, elle replonge dans sa lecture. Si bien qu'elle n'entend pas la personne qui s'assoit en face d'elle et ne s'aperçoit qu'elle n'est plus seule que quant celle-ci lui adresse la parole.

Eva entra dans la salle, un grand sourire aux lèvres. Elle devait faire bonne impression, non ? De plus, c'était chaque jour un marathon du sourire...comment résister ? Elle repéra deux jeunes filles qui discutaient et décida de se joindre à eux, dans l'espoir de se faire des amies.

Salut, je m'appelle Eva...

*C'est tout ce que je sais dire* constata-t-elle avec décéption. Arrêtant brusquement de sourire, une toute aussi brusque envie de se faire sauter la cervelle, elle s'assit face aux deux jeunes filles et s'attaqua à une assiette de brownies au chocolat.

"Quelqu'un peut me passer le sucre ?"

[- 5 points à Serdaigle, Rp ne respectant pas la longueur obligatoire]

Mangeant ses brownies au chocolat, Eva ne remarqua même pas l'arrivée d'un nouveau Serdaigle dans l'immense table rectangulaire. Elle prit son bol de chocolat chaud brûlant et le but d'un trait : nouvelle journée, nouveaux cours, nouveaux événements. Elle qui avait toujours peur des journées qui commencaient, surtout en début de semaine, elle était plutôt servie.
Le temps passait tellement vite. Enfin elle leva les yeux pour aperçevoir le garçon brun assis devant elle.

"Bonjour" couina-t-elle.

Le lait chaud lui brûlait la langue à tel point que sa gorge sèche semblait être volcanique. Elle repensa à sa matinée, puis déséspéra, puis pensa à la semaine qui l'attendait, et ecrasa un brownie avec sa fourchette. Puis elle se souvint du jeune homme qu'elle avait rencontré dans la salle commune alors qu'elle "travaillait".
La blonde de Serdaigle eut un léger rictus lorsqu'elle repensa à la fois où elle lui avait versé une bouteille d'encre sur son pull. Elle était donc incorrigible.

*Peut-être qu'il viendra manger ici*

Le jeune Serdaigle s'assit devant elle, un air d'incompréhension bien
visible sur son visage. Eva n'avait pas bien compris, l'incident n'avait eu lieu que quelques minutes auparavant.

"Quelle encre ?" dit-il.

"Hum, ok...Je vois. Et j'apprécie." fit-elle avec un grand rire.
Il avait eu le tact de ne pas la bassiner plus que ça :
la Serdaigle savait qu'elle s'y attendait secrètement.

Elle saisit un yaourt aux fruits lorsqu'elle remarqua que Maël éloignait les objets de sa portée, jusqu'à sa tasse de thé. A présent, elle devait tendre le bras pour se délécter des délices posés sur la table.
La bleu et argent tira la langue et fit une grimace à Maël.

"C'est effectivement la moindre des précautions à..."

Elle rattrappa de justesse son pot de yaourt qui se précipitait vers sa robe de sorcière noire.

Un cookie à la main, Eva avala lentement, manquant de s'étouffer car elle voulait répondre à Maël. Elle ôta sa veste et dit d'un ton neutre, un peu gênée par l'épisode du yaourt :

"Ya pas à dire ! On s'ennuit pas avec toi !" dit Maël.

"Effectivement" elle était tout de même flattée, elle fit un petit sourire au coin.

"Et sinon...c'est passager, spécialement pour moi ou t'es toujours comme ça ?"

"Personne ne fait exception à la maladresse d'Eva Lively. Tous les gens que j'ai rencontré ont déjà connu un séjour à l'hopitâl" dit-elle d'un ton sérieux. Puis elle eut un ricanement sourd, voyons l'expression d'inquiétude sur le visage de Maël.

"Mais non, je plaisante. C'est sans doute dû à ma mauvaise humeur, que tu as obtenu une tache d'encre sur ton beau jean tout neuf...En fait, j'ai un devoir de métamorphose que je n'ai pas envie de terminer. Il se trouve que c'est mon deuxième cours de la journée..."

Elle s'interrompit.

"Tu parles d'une malchance... On m'en veut vraiment, là haut"

"Attends...t'es de mauvaise humeur là ? C'est comment quan dt'es joyeuse ? Wow..." dit-il avec un sourire amusé.

"C'est...une tornade, mon cher" dit-elle en ouvrant de grands yeux.

La jolie Serdaigle se leva en s'essuyant les mains sur du kleenex.
Elle sourit au jeune homme puis dit rapidement, tout en mâchant sa dernière bouchée de céréales :

"Hum...Cha te dirait une promenade dans les couloirs avant les cours ?"

Elle prit son sac et avala péniblement les céréales : il y avait quelque chose à l'intérieur, de petit, de dur qui resta coincé sur sa gorge. Elle toussa lentement : cette chose n'avait visiblement pas bon goût. Elle mis un doigt dans sa bouche pour retirer l'objet, discrètement pour ne pas se ridiculiser comme à son habitude ces temps-ci, puis se retourna vers le jeune homme, les yeux rouges car des larmes étaient sorties malgré elle lorsqu'elle s'était étouffée.

"C'est la perspectice d'une balade dans les couloirs en ma compagnie dans cet état ou tu as encore fait une betise ?"
dit-il d'un ton amusé.

"Hum...Pas de bêtise, j'ai juste une heure de libre"
elle s'arrangea un instant puis se dirigea vers la sortie en compagnie de Maël.

"Je comprendrai éventuellement que tu ne veuilles pas risquer ta peau.
Tu sais ce qu'on dit : avec la blonde folle de Serdaigle, tout est possible.
C'est ma devise en quelque sorte."

Ils se mirent à marcher.

"Alors, Maël, parle moi de toi. Qui se cache derrière ce visage d'ange ô combien diabolique ?"

[i]C'était sa question préférée. On a l'impression d'en savoir tellement plus sur quelqu'un lorsqu'il vous raconte son histoire, son caractère, sa vie, sociale ou professionnelle.[i]